En 2026, soigner chaque patient de la même manière n’est plus une preuve de sérieux. Découvrez pourquoi la dentisterie devient personnalisée.

La fin du “je traite tous mes patients pareil”

« Je traite tous mes patients au cabinet de la même manière, avec le même protocole. » C’est une phrase qu’on entend encore trop souvent dans les cabinets dentaires. Une phrase qui se veut bienveillante, égalitaire, presque éthique. Mais en 2026, elle résonne surtout comme le symbole d’une médecine qui n’a pas su évoluer avec son temps.

Parce que derrière cette apparente neutralité, se cache une autre réalité : le refus de la singularité. Et dans un monde où la personnalisation du soin devient un pilier central, continuer à appliquer le même protocole à tout le monde n’est plus une preuve de rigueur. C’est un retard.

Tous les patients ne se ressemblent pas

Peut-on vraiment soigner un enfant anxieux de sept ans comme un adulte habitué aux soins ? Appliquer le même plan de traitement à un sportif de haut niveau et à un patient atteint de pathologie chronique ? Proposer la même prophylaxie à un fumeur, un diabétique, une femme enceinte ou un patient sous chimiothérapie ?

La réponse est évidemment non. Et la science le confirme : 79 % des patients adhèrent mieux à leur traitement lorsque celui-ci est co-construit avec les professionnels de santé. Autrement dit, plus la prise en charge est individualisée, plus le soin est efficace.

Pourquoi tant de praticiens résistent encore à cette évolution ?

Certaines habitudes sont ancrées depuis la formation. On a appris à suivre des protocoles, à garantir l’efficacité, à standardiser pour maîtriser.
Mais cette logique de productivité, longtemps valorisée, a un coût : celui de la perte d’écoute et d’adaptation.

Alors, pourquoi continue-t-on à préférer le protocole unique ? Par confort ? Par peur du changement ? Ou parce qu’un système de santé centré sur la rentabilité a trop souvent valorisé la répétition plutôt que la personnalisation ?

En 2026, le “traitement unique” n’est plus un gage de sérieux

Aujourd’hui, le chirurgien-dentiste ne peut plus ignorer les données qui redéfinissent la pratique : la diversité biologique, les comorbidités, les comportements, les émotions, l’accès à la technologie et les outils de diagnostic avancés.

La dentisterie moderne repose sur l’adaptation, pas sur la répétition. Un protocole n’est pas une vérité universelle : c’est une base qui doit s’ajuster à la réalité du patient. Soigner, ce n’est pas seulement appliquer un savoir-faire. C’est interpréter, écouter, comprendre, s’ajuster.

ODENTH : repenser le soin à travers la singularité du patient

C’est précisément l’un des thèmes forts du Congrès ODENTH 2026, qui se tiendra les 28 et 29 mai 2026 à Aix-en-Provence. Sous le thème « Médecine dentaire et douleur : élargir l’arsenal thérapeutique », les participants interrogeront cette question de la standardisation du soin et des moyens d’y remédier.

Au programme :

  • Des regards croisés entre dentistes, médecins, chercheurs et thérapeutes complémentaires.
  • Des cas cliniques concrets montrant comment la technologie, la science et l’écoute patient transforment les pratiques.
  • Des échanges sur les biais qui nous poussent à reproduire les mêmes protocoles, même quand le patient change.

ODENTH n’est pas un lieu de jugement, mais un espace d’analyse collective. Une manière d’observer honnêtement nos réflexes, nos formations, nos outils, et de voir comment les adapter pour une médecine dentaire réellement centrée sur le patient.

Soigner, c’est s’ajuster

On ne soigne pas mieux en répétant le même protocole. On soigne mieux en s’adaptant à celui qu’on a en face de soi. Parce que derrière chaque bouche, il y a un corps, un vécu, une histoire.

La médecine dentaire entre dans une ère nouvelle : celle où la personnalisation n’est plus une option, mais une exigence éthique et scientifique. Et peut-être que la vraie question à se poser n’est plus “comment soigner tout le monde de la même manière”, mais “comment soigner chacun à sa manière, sans jamais perdre en exigence”.