Pourquoi vous avez le droit de comprendre avant de dire oui

Avant une extraction, un implant, un traitement de racine… on vous demande souvent de « donner votre consentement ». Mais que signifie vraiment ce terme ? Est-ce juste une formalité ? Un papier à signer sans lire ? Absolument pas.

Le consentement éclairé, c’est un droit fondamental du patient. En clair : vous ne devez jamais accepter un soin sans en avoir compris les tenants et aboutissants. Et c’est au professionnel de santé – ici votre chirurgien-dentiste – de vous expliquer clairement ce qu’il vous propose, pourquoi, avec quels bénéfices, quels risques et quelles alternatives.

Ce n’est pas un détail administratif : c’est une garantie de respect, de transparence… et de confiance.

Ce que le dentiste doit vous expliquer, concrètement

Le code de déontologie impose aux professionnels de santé de vous donner une information “loyale, claire et appropriée”. Traduction : pas de jargon incompréhensible, pas de discours flou, pas d’info cachée sous le tapis.

Un bon praticien vous expliquera :

  • Le but du soin : par exemple, “retirer l’infection pour éviter que la dent ne se dégrade davantage”.

  • Le déroulement : anesthésie locale, étapes de l’intervention, durée prévue.

  • Les bénéfices attendus : disparition de la douleur, préservation de la dent, etc.

  • Les risques éventuels : gonflement temporaire, échec du traitement, complications rares.

  • Les alternatives possibles : parfois, il existe d’autres traitements, plus ou moins conservateurs.

  • Le coût : et s’il y a un reste à charge, vous devez en être informé·e en toute transparence.

Ce sont vos dents, votre santé, votre choix.

Vous avez le droit de poser toutes vos questions

Un soin ne peut être “éclairé” que si vous avez reçu toutes les réponses à vos interrogations. Si quelque chose vous semble flou, technique, ou inquiétant : dites-le.

N’hésitez jamais à demander :

  • “Est-ce que ce soin est vraiment nécessaire maintenant ?”

  • “Y a-t-il une autre solution moins invasive ?”

  • “Quels sont les effets secondaires possibles ?”

  • “Que se passe-t-il si je ne fais rien ?”

Un professionnel bienveillant vous écoutera, reformulera si besoin, et respectera votre rythme de décision. Il ne doit jamais vous forcer la main.

Prendre quelques minutes pour bien comprendre ce qui va être fait, c’est réduire votre stress, et éviter les mauvaises surprises. C’est aussi un moyen de construire une relation de confiance avec votre dentiste.

Du côté du praticien, cela permet d’agir avec votre accord libre et conscient – ce qui diminue le risque de malentendus, de litiges ou de regrets. C’est gagnant-gagnant.

D’ailleurs, certains cabinets prennent le temps de vous remettre un document écrit, récapitulant les infos essentielles du soin envisagé. Ce n’est pas obligatoire, mais de plus en plus fréquent – et toujours rassurant.

Faut-il signer un papier pour que le consentement soit valable ?

Pas forcément. En droit français, le consentement oral suffit dans la majorité des actes courants. Mais pour certains soins plus lourds (chirurgie, implantologie, traitements non remboursés…), une trace écrite est recommandée. Non pas pour “vous couvrir” ou “protéger le dentiste”, mais pour formaliser un vrai accord, clair pour tout le monde.

Et si on vous demande de signer un formulaire, prenez le temps de le lire. C’est aussi votre responsabilité.

Si vous ne vous sentez pas bien informé·e, que faire ?

Il arrive, malheureusement, que l’on sorte d’un cabinet sans vraiment comprendre ce qui a été dit ou proposé. Si c’est le cas :

  • N’hésitez pas à demander un nouveau rendez-vous pour poser vos questions.

  • Vous pouvez aussi demander un second avis auprès d’un autre praticien.

  • Et surtout, rappelez-vous : aucun soin ne peut être imposé sans votre accord libre et éclairé.

Aller chez le dentiste, ce n’est pas seulement “se faire soigner”, c’est aussi participer activement à son traitement. Le consentement éclairé n’est pas une formalité, c’est une démarche de respect mutuel, où le patient et le praticien avancent ensemble, en confiance.

Mieux vous êtes informé·e, mieux vous pouvez décider. Et mieux vous décidez, plus le soin a de chances d’être bien vécu, bien compris, et bien accepté.

Alors oui, prenez ce temps de discussion. Posez vos questions. Demandez des explications. Ce n’est pas être méfiant, c’est être acteur de votre santé.

Chez un bon professionnel, la qualité du soin commence toujours… par une bonne conversation.